PREMIERS RETOURS SUR LE PROCES DE L’ATTENTAT DE NICE

Bienvenue sur cette actualité, au sujet du Procès de l’Attentat de NICE du 14 juillet 2016, qui s’est ouvert depuis le 5 septembre 2022, devant la Cour d’Assises de PARIS, spécialement composée.

Après plusieurs mois d’audience éprouvants, le procès a abordé depuis une semaine les plaidoiries, à commencer par celles des parties civiles dont j’ai l’immenSalle audience parisse honneur de faire partie.

Prendre la barre dans un tel procès est un moment particulier.

La salle est immense, l’organisation exceptionnelle, et les débats dirigés d’une main de maître par un Président d’une très grande compétence.

Mais le procès se tient à PARIS, loin des siens, loins des victimes, qui, pour certaines, assistent au procès en visio-conférence, dans des salles dédiées du centre des Congrès ACROPOLIS, alors même que ce dernier est, dans le même temps, en voie de démolition.

Derrière les barrières de chantier, loin des regards, j’imagine à quel point les victimes de l’attentat de NICE ont pu se sentir déconsidérées.

Mais au delà du lieu, du peu de couverture médiatique de ce procès, la préparation de la plaidoirie fut aussi la découverte d’aspects cachés du dossier.

De nouvelles idées s’invitent lors de la plaidoirie:

La préparation d’une plaidoirie est un moment intense. Comme si l’esprit, qui a accumulé tant et tant d’informations, se met soudain à bouillonner, laisse venir à lui des idées, jusqu’alors enfouies, qui prennent alors du sens, ouvrent des pistes de réflexion jusqu’alors non explorés.

Ce fut modestement mon cas, à l’instant même où je découvre que l’horreur de l’attentat a peut-être occulté des préparatifs minutieux dans l’esprit des enquêteurs et des juges d’instructions.

Alors durant des jours et des nuits, on reprend tout le déroulement de la soirée, on élabore avec les moyens du bord, des plans, des tableaux……et tout se relie soudain!

Triste découverte alors d’un possible scénario, qui ne doit rien au hasard et à l’imagination. Oui, sous cet angle l’attentat a été préparé dans les moindres détails, et certains détails ont manifestement échappés à l’enquête.

Pire encore, des erreurs sont déplorées: Un téléphone supplémentaire utilisé par le Terrorise qui change de main dans la soirée….sans que nul ne s’en émeuve. Un complice, Chokri CHAFROUD, qui a manifestement participé aux derniers repérages, mais dont on a estimé qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments à charges pour être poursuivi comme complice. Un troisième homme, présent sur les lieux toute la soirée, qui est en contact avec CHAFROUD à six reprises, et qui ne fournit, comme le premier, aucune explication….

Et le regret s’installe, car je ne découvre tout cela qu’à la fin du procès, lorsque l’échéance des plaidoiries rend toutes ces questions obsédantes. La section anti-terroriste, les magistrat instructeurs, sont ils allés au bout des choses. On il fait tout ce qu’il fallait, pour rendre justice à tant de victimes, à notre souffrance à tous?

En tout état de cause, pour la modeste partie civile que je suis, le procès s’achève, et nous nous retrouverons peut-être en appel.

Pour l’heure, merci au compte rendu fidèle de NICE MATIN sur mon intervention à la barre. Lire l’article.